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Brel, Ne me quitte pas

Je chante pour passer le temps

Petit qu’il me reste de vivre…

Comme on dessine sur le givre

     Comme on se fait le cœur content

 

 

Avant même d’avoir une guitare, je crée des mélodies, sortes de chansons improbables… Je chante, quoi. Lorsque les progrès techniques m’ouvrent un espace de liberté, je mets en musique les poêtes (Cros, Richepin, Paul Fort, Rictus, Carco, Desnos, Aragon…). Vient Gildebrande de mon cher François Bodinaux qui sera reprise en chœur à toutes nos soirées d’étudiants pendant des années !

Puis vient l’écriture de textes, les cabarets (Etuve, La Cantilène) et pendant mes années d’université, des prestations en première partie de : Barbara, Anne Sylvestre, Maurice Fanon, Catherine Sauvage, Mouloudji, Raymond Devos, Francesca Solleville, Maxime le Forestier, Cora Vaucaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Parfois, j’arrête de me consacrer uniquement à la guitare classique et, le soir venu, quelques couplets et une mélodie m’entraînent à faire des chansons qui rempliront mes tiroirs pendant plus de 50 ans. Passion discrète dont je ne fais pas état.

 

Le hasard me fait rencontrer Boris Vian à Hossegor. Il m’écoute dérouler mes arpèges. Je serai longtemps l’ami de son frère Alain dans sa boutique d’instruments de musique à l’Odéon. Et puis voici Jacques Lanzmann, parolier de Jacques Dutronc. On sympathise, on a tant de souvenirs obscurs à décortiquer. Nous écrivons des chansons, cherchons des sujets… passionnant !

Même Pierre Bellemare nous chantera (le Père).

 

Un soir, celui qui est mon idole absolue, Léo Ferré dont j’étais devenu l’ami m’appelle. Il m’a écrit et me dédicace une chanson : La Tristesse (Album La Violence et l’Ennui). 

Me voilà à Milan, orchestre symphonique, une cage de verre pour isoler le son de ma guitare. Léo et moi sommes ensemble dans le même espace – temps. La partition est belle, concertante. Je crois rêver : Léo m’a ouvert les bras.

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Jean Wiener (350 musiques de films, créateur du Bœuf sur le Toit, célébré encore pour le thème du film Touchez pas au grisbi) a oublié d’envoyer la musique de scène. Théophraste Longuet au Théatre de l’Etuve . 1959. En catastrophe, on est lundi, on me demande si je peux composer 20 chansons pour samedi. Aux innocents les mains pleines. Le samedi, c’est le triomphe de la pièce. Le jeune gamin est soudain mis en lumière. Jean Wiener viendra, m’écoutera et protégera cette particularité qui me permet de dégouliner de mélodies. Séjours chez lui à Paris, j’ai un maître à penser, il m’éduque au gré des vacances et me fait réfléchir  à cette phrase de Valéry au sujet de la poésie : « Les trois premiers vers d’un poème sont un cadeau du ciel. ». Message reçu, c’est idem en musique, je saurai m’en souvenir…

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Je resterai longtemps attaché au théâtre : comédien, compositeur de musique de scène, cabarets, festivals d’été, chanteur avec Julos Beaucarne, Anne Vanderlove, Jacques Hustin, Ricet Barrier…

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Un seul est mon ami à jamais, Yves Duteil. Jeunesse partagée sous les étoiles en Sicile. Il a plus qu’un répertoire : une œuvre. Il m’écrivait récemment : « Nos guitares sont unies pour l’éternité. »

Serge Reggiani (Le temps qui reste) : ce fut mon ultime participation à un enregistrement de chanson. C’était bouleversant de le voir s’acharner à vouloir vivre encore, adossé à un texte sensible de Dabadie…

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Dans le cadre de mon Festival, j'ai voulu explorer aussi la GUITARE EN CHANSONS. Tant de mélodies éternelles ont surgi des doigts de Georges BRASSENS, Guy BEART, Jean FERRAT, Félix LECLERC, Anne SYLVESTRE, Yves DUTEIL, Maxime le FORESTIER. Sans oublier

Bob DYLAN, Prix Nobel !

Voici un spectacle tout entier consacré à Jacques BREL. Quelques accords, des chansons inoubliables.

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Tout finit par des chansons

 

Les textes qui suivent ont été écrits au hasard des saisons, des moments… La musique les a aussitôt accompagnés. Elle traine dans ma mémoire, parfois égrénée sur ma guitare. Jamais oubliée.

Ils sont peu à les connaître, mes chansons. Encore moins à les fredonner. Je n’avais pas vocation à en faire usage, à sonner aux portes, à tenter de les « placer ».

Un recueil ? L’édition se mérite si la matière est faite d’une substance réellement poétique. Romances sans Paroles : oui. Mais textes de chansons seuls et sans l’habillage de la mélodie ? Prudence…

Les trois cents textes qui sommeillent au fond d’un tiroir s’endormiront avec moi.

Mais c’est en pensant à vous, amis-saltimbanques, que je rimaille : Charlotte Gainsbourg, Zaz, Serge Lama, Isabelle Boulay, Lara Fabian…

 

            A toi, magnifique Zaz :

                

                Je ne suis femme-enfant

                Que le temps d’un baiser

                Je suis femme-serpent

                Quand les dés sont jetés

                Je suis femme-serment

                Si tu veux m’épouser

                Mais je s’rai femme-sergent

                Si tu veux me tromper

LES ANNEES - CLUB

Comment ne pas évoquer ces 40 années d'invitations au Club Med ? Les nuits étoilées, nos concerts, nos rires, nos paysages de rêve, nos amours... 

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Ils y sont tous venus faire les GO : Anne Roumanoff, Marlène Jobert, Bruel, Duteil, Canteloup, Kad Merad, Reichman, Les frères Jolivet, Lagaf, Lenorman et tant d'autres...

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Je pense à vous, Gérard Blitz, Geneviève Baïlac, Béa Gartenberg, Jean-Pierre Batard, Jean-Robert Reznik, Ali Iman, Gérard Barouh, Charly Bénillouz...  Vous me manquerez toujours !

Je chante pour passer le temps

AIR POUR OUBLIER

 

 

Chante ce soir encore tes chants mélancoliques

Les danses que tu sais, les airs pour oublier,

Si de ton violon j’écoute la musique

C’est que ce soir encore je voudrais m’en aller.

 

On n’a pas tous les jours même allure superbe

Un cœur à la hauteur sur de grands sentiments

J’aime que tu sois fière comme un stupide adverbe

Et l’amour plus léger comme un vieux boniment.

 

Chante ce soir encor les chansons que l’on aime

Les chansons que tu sais, les airs pour oublier,

Amour, toujours, enfin, tous les moments suprêmes

C’est que ce soir encor il ne faut pas penser.

 

On n’a pas tous les jours de sublimes extases

Mon cœur a la migraine et voudrait s’endormir.

Un peu de rêve rose, une chanson sans phrases

Suffisent pour la nuit, suffisent pour mourir.

 

Chante ce soir encor tes chants mélancoliques

Les danses que tu sais, les airs pour oublier

Si de ton violon j’écoute la musique

C’est que ce soir encore je voudrais m’en aller

NOTRE AMOUR N’A PAS DE VISAGE

 

 

Notre amour n’a pas de visage

Il en prend l’un l’autre, selon

Le profil mouvant de nos âmes

Il change comme les saisons.

 

Notre amour n’a pas de maison

Il habite dans le voyage

Quand il dessine un paysage

Il oublie toujours l’horizon.

 

Il prend la mer par temps d’orage

Sur un bateau plein de chansons

Semant des fleurs dans son sillage

Pour une improbable moisson.

 

Il s’accroche aux plus clairs nuages

Et flotte au ciel de déraison

Passant très haut, très loin des cages

Des gendarmes et des prisons.

 

Et puis c’est peut-être plus sage

Notre amour n’a pas de raison

Il s’invente de vrais mirages

Et de naïves trahisons.

 

Notre amour n’a pas de visage

Il en prend l’un l’autre, selon

Le profil mouvant de nos âmes

Il change comme mes chansons.

JE SUIS CONTENT

 

 

Si je n’ai pas refait le monde

j’aurai salué le printemps

et le parfum des roses blondes

et le trouble de mes vingt ans               

si je n’ai pas refait le monde

je suis tout de même content !

 

Si je n’ai pas gagné la guerre

j’ai attendu depuis longtemps

de tous ceux qui les ont fait faire

un souvenir de leur vingt ans

si je n’ai pas gagné la guerre

je suis tout de même content 

 

Si je n’ai pas connu le pape

en ai-je perdu pour autant

le sommeil après les étapes

et les amours de mes vingt ans

si je n’ai pas connu le pape

je suis tout de même content

 

Si je n’ai pas été Crésus

au moins je suis encore vivant

et quand sonnent les Angélus

je profite de mes vingt ans

si je n’ai pas été Crésus

je suis tout de même content

 

Si je n’ai pas été Cézanne

si je n’ai pas été Vincent

je resterai comme Soeur Anne

en attendant  en attendant

si je n’ai pas été Cézanne

je ne serai jamais content

 

Je serai et je vous emmerde

celui qu’aimeront vos enfants

j’ai encore bien du temps à perdre

je n’ai pas perdu mes vingt ans

je serai sous les fraîches herbes

celui qui chante le printemps

HÔTEL DESERT

 

 

Dans un hôtel désert

Pas très loin de la mer

Nous cacherons enfin

Nos amours clandestins

 

Un océan morose

Et le froid d’une chambre

Pour nos paupières closes

Ce décor de décembre

 

Nous rêverons sans fin

De la beauté des choses

Nos chaises de rotin

Feront un bruit d’arthrose

 

Nous laisserons le temps

Couler au fil des heures

Et nous serons amants

Pendant que le jour meurt

 

Dans un hôtel désert

Sous un vieil abat-jour

Deux fauteuils de velours

Pâlissent de concert

 

Dehors le flot des vagues

S’écrase sur la digue

Ici nos corps divaguent

Et nos âmes naviguent

 

L’hôtel est bien désert

Le salon presque vide

Devant le rocking-chair

Un océan livide

 

Les mouettes se balancent

Dans le grand vent du Nord

La nuit tombe en silence

Je t’aimerai encore

MADAME LA LOGEUSE

 

 

Madame la logeuse 

Ne pêche pas souvent

Madame la logeuse

N’a pas beaucoup d’amants

Et quand tombe le soir

Sur les pavés mouillés

Elle va se coucher

Seule et vide d’espoir

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Refrain

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Moi, pour ce que j’en dis

Mais je le sais pardi

Vous êtes trop rêveuse

Madame la logeuse

 

Madame la logeuse 

Ne pleut plus supporter

De voir les amoureuses

Monter jusqu’au premier

Madame la logeuse

Voudrait bien y aller

Et goûter aux baisers

Et jouer les scandaleuses

​

Refrain

 

Madame la logeuse

Si vous saviez pourtant

Comme elles sont malheureuses

Lorsque souffle le vent

Et quand tombe le soir

Leurs corps froids d’amoureuses

Attristent le trottoir

D’ombres aventureuses

​

Refrain

 

Madame la logeuse

Alla jouer les gueuses

Et connut les je t’aime 

Des amours incertaines

Maint’ nant au creux d’ la nuit

Madame la logeuse 

Étreint tous les maris

Dans ses bas d’enjoleuse.

LES MATINS DIFFERENTS

 

 

Ce matin-là fut le dernier matin du monde

Nos cœurs s’étaient perdus en un battement d’ailes

Nous vîmes s’écouler nos ultimes secondes

Notre amour sans un mot mourait à tire d’ailes

 

Cet autre matin-là pas très loin d’une gare

Nous avions échangé notre premier regard

L’espace d’un instant le temps d’un battement

Et mon cœur se noyait c’était mon premier chant

 

Les murs de notre chambre étaient peuplés d’oiseaux

Nous nous aimions sans fin et comme un long poème

Les gestes de l’amour n’étaient qu’un long je-t’-aime

Chaque regard de toi coulait comme un ruisseau

 

Nous n’eûmes qu’un hiver car au printemps venu

Tu t’en allas flâner dans des bras différents

Les murs du reposoir furent soudain bien nus

Et mon cœur se noya comme un sanglot d’enfant

 

Ce matin-là fut le dernier matin du monde

Nos cœurs s’étaient perdus en un battement d’ailes

Nous vîmes s’écouler nos ultimes secondes

Notre amour sans un mot mourait à tire d’ailes

LA RENCONTRE

 

 

Quelle sombre soirée

Dieu que je m’ennuyais

Je voulais m’en aller.

 

Et tu es arrivée

On nous a présentés

Et tu m’as regardé.

 

Ce fut notre rencontre

Notre rencontre (bis)

 

On a un peu marché

Dans la nuit parfumée

On a un peu parlé.

 

De choses très banales

Au loin le bruit du bal

Peu à peu s’estompait.

 

Ce fut notre rencontre

Notre rencontre (bis)

 

La fête terminée,

Les lampions fatigués

Le matin se levait.

 

Le passé, les regrets

Tout était balayé

Moi déjà je t’aimais

 

Ce fut notre rencontre

Notre rencontre (bis)

 

Nous nous sommes aimés

Notre amour a duré

Deux hivers, un été.

 

Mais tu fus sans pitié

Quand dans une soirée

Je vous ai présentés.

 

Ce fut votre rencontre

Votre rencontre (bis)

JE VOUDRAIS TANT

​

 

Je voudrais tant qu’en moi reviennent

Le goût de la caresse ancienne

Le souffle du premier baiser

Qu’il me vola un soir de mai

 

Je voudrais tant changer le temps

Et revoir ce premier amant

Choisi parmi quelques voisins

Pour son prénom si doux : Julien

 

Refrain

 

Je voudrais que la nuit s’achève

Sur la saveur du joli rêve

Que nous faisions Julien et moi

Au temps de nos premiers émois

 

Je voudrais tant qu’il se souvienne

Quand il sifflait sous ma persienne

Qu’il m’attendait dedans la grange

Le soir à la fin des vendanges

 

Refrain

 

Je voudrais tant qu’en moi reviennent

Le goût de la caresse ancienne

Le souffle du premier baiser

Que Julien prit un soir de mai

 

J’ai deux enfants d’un mariage

Suivi d’un autre sans enfant

Je traverserai tous les âges

Sans oublier mon bel amant

 

Refrain

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Et puis et puis

Je voudrais tant

Suspendre simplement le temps 

JE SUIS VENU

 

 

Comme une eau froide que tu bois

L’été

Comme le sable où s’abandonne

Enfin

La vague après les océans

Perdus

Comme un tissu trop déchiré

Comme une chose entre tes mains

Je suis venu

 

Comme un fruit mûr où de tes dents

Tu mords

Comme un désir plus rude que

La faim

Monte à ton cœur pour la raison 

Perdue

Comme une branche au vent du Nord

Comme une chose entre tes mains

Je suis venu

 

Comme les champs trop consumés 

De fièvres

Comme le fleuve autour des vieux

Chemins

Passe en rêvant par des sentiers

Perdus

Comme une chose entre tes mains

Je suis venu

 

Comme la joie éclate sur

Les flots

Comme l’éclair frappe l’arbre

Soudain

Brutal et fou que de mondes

Perdus

Comme la vie le fruit et l’eau 

Comme une chose entre tes mains

Je suis venu

LE VOYAGE EN AMOUR

 

 

C’est un voyage sans retour

C’en est fini de notre amour

Le temps d’aimer a fait la malle

Comme les lampions après le bal

 

Ta chambre donnait sur la cour

On entendait des cris d’enfant

Moi j’étais seule et sans amour

Tu m’as fait oublier le temps

 

Le voyage, le voyage, le voyage en amour 

 

C’est un voyage sans pardon

J’en ai connu la déraison

En roulant au creux de tes bras 

Oui j’ai pleuré, crié de joie

 

Mais quand s’est réveillé le jour

Tu pensais à d’autres amours

Le temps d’aimer faisait la malle

Comme les lampions après le bal

 

Le voyage, le voyage, le voyage en amour 

 

C’est un voyage sans issue

Cet amour ne renaîtra plus

Cette nuit-là, je t’ai donné

Mon âme et mon corps en entier

 

Ce voyage d’une seule nuit

M’a déchiré jusqu’à la lie

J’en crève de t’aimer encor

J’ai gardé le goût de ton corps

 

Le voyage, le voyage, le voyage en amour 

VALSE  LENTE

 

 

Des violons désaccordés

Faisaient ce soir une musique

Très gentiment énigmatique

Un coup de chance, un coup de dé.

 

J’avais une âme souriante

Et qui pleurait tout à la fois

Quand j’ai compté sur mes dix doigts

Les trois temps d’une valse lente.

 

Il reste encore un temps pour rien,

Qu’en ferons-nous très chère amie ?

Un seul baiser pour ma folie,

Le dernier tour avant la fin.

 

Je ne demande pas grand-chose

Un geste tendre pour rêver,

Puisqu’il faut déjà s’en aller

Avant l’hiver ces quelques roses.

 

Le bonheur va, je le devine

Cher amour il me reste un temps

Le dernier vers un dernier chant

Le reste il faut qu’on l’imagine.

 

Des violons désaccordés

Faisaient ce soir une musique

Très gentiment énigmatique

Un coup de chance, un coup de dé.

ELODIE CŒUR DE CANICHE

 

 

Quelques gouttes de pluie

tombent dans la corniche

sous le toit Elodie

au creux d’un lit se niche

 

Elodie cœur de caniche

rêve d’un beau mari

pendant que la corniche

sirote un peu de pluie

 

Elodie cœur de caniche attend qu’un beau troubadour

l’emmène au loin vers les rivages de l’amour

 

Quelques gouttes de pluie

tombent dans la corniche

sous le toit Elodie

au creux d’un lit se niche

 

Elodie cœur de caniche

se voudrait la plus belle

pour qu’un homme très riche

l’entraîne au septième ciel 

 

Elodie cœur de caniche attend qu’un beau troubadour

l’emmène au loin vers les rivages de l’amour

 

Quelques gouttes de pluie

tombent dans la corniche

sur le toit Elodie

fum’ sa dernièr’ cibiche

 

Car du haut d’ la corniche

Elodie s’est jetée

une fleur une biche

repos’ sur le pavé

 

Elodie cœur de caniche s’est éteinte avant l’amour

Près de son corps ….. se lamente un beau troubadour

MON BEAU SALAUD

​

 

Pour moi si blonde blonde blonde

Pour moi si seule au monde monde 

Ya des chagrins tout noirs tout noirs

Ya qu’ma tignass’ qu’a pas l’cafard

Pour toi la terre est ronde ronde ronde

Tu veux courir le monde monde

 

Tu t’es barré mon beau salaud

Je suis derrière mes rideaux

T’as la lach’té des gars trop beaux

Pourquoi t’es parti sans un mot

 

L’été éclate un peu partout

Il bourgeonne en mille printemps

Pour moi l’hiver a cent mille ans

J’aimais la pâleur de tes joues

 

Pour nous la ronde ronde ronde

A vit’fait l’tour de la mapp’monde monde

J’ai des chagrins tout noirs noirs

Ya qu’ma tignass’ qu’a pas l’cafard

Trois mots bien dits quelques secondes

M’ont fait griller comme un’vraie blonde

 

Tu t’es barré mon beau salaud

En jouant la fugue comme un maestro

T’as la lach’té des gars trop beaux

Pourquoi t’es parti sans un mot

 

Pour moi trois tours de carrousels

C’était pas l’image du bonheur

Tu n’en voulais qu’à mes dentelles

C’est vrai que j’aimais ta pâleur

 

Pour moi si blonde blonde blonde

Pour moi si seule au monde monde monde

Ya des chagrins tout noirs tout noirs

Ya qu’ma tignass’qu’a pas l’cafard

MA VIE, MA FOLLE ENVIE

 

 

Quand le whisky n’est plus dans la bouteille

Que devant l’âtre une fille sommeille ….

Puis n’écouter que le bruit du silence

Lorsque le jour n’est plus que souvenance.

 

Fermer les yeux et lâcher les amarres

Laisser couler mes doigts sur la guitare

Et m’embarquer en toi comme à la mer

Me saouler d’toi comme on se saoule de bière.

 

Refrain

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Ma vie,

Ma folle envie, ô ma douleur,

Ma presque sœur, le jour décline.

Et loin des guerres assassines,

La nuit protège nos deux cœurs. 

 

Lorsque le jour n’est plus que souvenance

Et que la flamme au creux de l’âtre danse,

Le vieux phono promène nos deux ombres

Et le mur blanc a comme la peau sombre.

 

Quand le whisky n’est plus dans la bouteille

Que devant l’âtre, plus que nue, tu sommeilles

Un grand silence sous un ciel de lit

Nous traversons tous les deux la nuit, … la vie.

 

Refrain

LOLA

 

 

Le père                Tu penses à quoi Lola ?

                    Dis-moi, dis-moi Lola        bis

 

Sa fille                Moi je pense à la mer

                    Qui s’en vient qui s’en va

 

                    Elle touche un peu la terre

                    Où s’enfonce mon pas        bis

 

Le père                Tu penses à toi, Lola ?

                    Dis-moi, dis-moi Lola        bis

 

Sa fille                Moi je pense à l’amour

                    Qui s’en vient qui s’en va

                

                    J’y pense chaque jour

                    Parfois j’entends son pas        bis

 

Sa fille                Et toi, tu penses à quoi ?

                    Dis-moi, dis-moi Papa        bis

 

Le père                Moi je pense à la mort

                    Plus tard quand elle viendra

 

                    J’y penserai encor

                    A elle autant qu’à toi        bis

 

Sa fille                N’y pense pas Papa

                    Réponds, dis-moi Papa        bis

 

Le père                Oui je pense à tout ça

                    La mer l’amour la mort

 

                    Oui j’y pense tout bas

                    Mais pas autant qu’à toi        bis

 

Sa fille                Mon papa, mon papa…  (ad libitum)

Y A L’AMOUR

 

 

Y a l’amour-tentation

Qu’on croise dans la rue

On perdrait la raison

Et plus encor la vue

 

Y a l’amour-bas de laine

Qui gonfle sou par sou

Pendant que le cœur traîne

Dans l’trent’sixième dessous

 

Y a l’amour-estomac

Ou l’amour-margarine

Le fauteuil à papa

Et la sauce cuisine

 

Y a l’amour-cinq-à-sept

Pendant que meurt le jour

On garde ses chaussettes

Pour se saouler d’amour

​

Refrain

​

Puis y a l’amour tout court

C’est le nôtr’ mon amour

On n’en parle qu’à mi-voix

Ou on n’en parle pas

Et quand descend la nuit

On écoute le silence

On fait l’amour et puis

On a l’cœur en vacances

 

Y a l’amour-performance

C’est fini on r’commence

J’suis Tarzan pour vous plaire

Le roi du monte en l’air

 

Y a l’amour à l’envers

On n’a aimé qu’sa mère

Y a l’amour qu’on fait seul

Pas d’danger qu’on s’engueule

 

Y a l’amour qu’on fait pas

Because qu’on n’ose pas 

Y a l’amour qu’on fait trop

Avant d’avoir d’vieux os

 

Y a l’amour-fin d’semaine

Après la cinquantaine

Et l’amour d’la patrie

Faudrait pas qu’on l’oublie

 

Refrain

LA CHANSON DES ETOILES

 

 

​

Nous irons dans les étoiles

Je te dis que nous irons

Sur ma grande barque à voiles

Et sans quitter l’aviron

Nous irons dans les étoiles

 

Si tu as peur des étoiles

L’Ourse et son petit ourson

Avec le miel de nos âmes

Nous les apprivoiserons

Si tu as peur des étoiles

 

Sur le sable des étoiles

Là-bas nous nous coucherons

Au bord d’une mer plus pâle

Que l’empreinte de nos fronts

Sur le sable des étoiles

 

Et regardant ta maison

Tu diras : vois cette étoile

C’est là que nous demeurions

La vois-tu la belle étoile ?

… c’était là notre maison

 

Et tout en haut des étoiles

Tout au bout de l’horizon

Il y aura comme un bal 

Pour chanter notre chanson

Pour chanter notre chanson

LA FEMME-SERMENT

 

​

Refrain

Je ne suis femme-enfant

Que le temps d’un baiser

Je suis femme-serpent

Quand les dés sont jetés

Je suis femme-serment 

Si tu veux m’épouser

Mais je s’rai femme-sergent

Si tu veux me tromper

​

Couplet

​

Je serai ta colombe

Ton île de Java

Fais durer les secondes

Serre-moi dans tes bras

 

Femme-enfant femme-serpent

Femme-serment femme-sergent

Je serai tout cela toutes ces femmes-là

En attendant fais gaffe à toi

 

Refrain

 

Couplet 

​

Je serai ta panthère

Et ta marijuana

Je serai dans tes bras

Comme la mer en colère

 

Femme-enfant femme-serpent

Femme-serment femme-sergent

Je serai tout cela toutes ces femmes-là

En attendant fais gaffe à toi

 

Refrain

 

Couplet

 

Je serai ta câline

Ton alcool de cerise

Au bal des crinolines

Je serai ta promise

 

Femme-enfant femme serpent

Femme-serment femme-sergent

Je serai cela toutes ces femmes-là

En attendant fais gaffe à toi

 

Refrain

 

Couplet

​

Je serai sous ta lèvre

Le fruit que l’on dévore

Et si la nuit s’achève

Je t’aimerai encore

 

Femme-enfant femme-serpent

Femme-serment femme-sergent

Je serai tout cela toutes ces femmes-là

En attendant fais gaffe à toi

 

Refrain

IMPASSE MARIE-BLANCHE

​

Impasse Marie-Blanche

Quand le soleil penche

Le pavé scintille

Comme l’œil des filles

 

Bien sûr c’est l’impasse

Entre le trottoir

Et l’hôtel de passe

Plus gris qu’une gare

 

On est quelques-unes

À déambuler

J’compt’ mes infortunes

Au mètre carré

 

Refrain

​

Où c’est qu’ell’ sont passées

Dis, mes belles années la la la

Faudrait pas qu’on m’oublie

J’ai pas tant vieilli la la la

Mais hier au creux de ma nuit blanche

Mon copain des lointains dimanches

Tu es venu jusqu’à ma rue

Tu m’as pas r’ connue

 

Impasse Marie-Blanche

Tu roules des hanches

Tu fais ton pied d’ grue

Comm’ les filles de rue

 

Je sais c’est foutu

Les années perdues

Ne reviendront plus

J’ai le cœur à nu

 

Impasse Marie-blanche

Quand le soleil penche

Je cache mes pleurs

Sous l’rimmel menteur

 

Refrain

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Impasse Marie-Blanche

Y a pas qu’ des dimanches

Pour moi l’horizon

S’arrête au plafond

 

Quand s’endort la nuit

J’ai l’œil qui se ferme

Mes matins sont gris

Comme les casernes

 

Voilà c’est ma rue

T’en sais autant qu’ moi

Rue des Inconnues

Rue des filles sans joie

 

Refrain

MARY

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Refrain (bis)

Mary petite fille

Tu sais combien Mary

Si tu te maries

Je serai triste ….

 

Nous n’étions que des enfants

Nous n’avons pas eu le temps

Nous aurions pu nous aimer

Nous aimer tendre tendrement

Mais tu te maries ….

 

Une drôle de vie commence

J’ai le mal de ton absence

J’ai mal de ton abandon

De ton mariage de déraison

Mais tu te maries ….

 

Si un jour tu me reviens

Tu sauras bien me le dire

D’un seul geste de la main

Ou plus simplement d’un sourire

Mais tu te maries ….

RUE SAINT LOUIS-EN-L’ISLE

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Si tu m’aimais encor

Je laisserais mon île

Pour étreindre ton corps

Pour toi seule entre mille

 

Si tu m’aimais encor

Je reviendrais en ville

Comme on revient au port

Rue Saint Louis-en-l’Isle 

 

Il faut que je me grise

De souvenirs anciens

Lorsque j’ai l’âme grise

Dans le froid du matin 

 

Alors je m’abandonne

Et crois que tu reviens

Tu es là tu te donnes

Tu es là je suis bien 

 

Rue Saint Louis-en-l’Isle

Où j’ai connu l’amour

Mon paradis mon île

Ma vie, ma nuit, mon jour

 

Rue Saint Louis-en-l’Isle

Tu te caches tranquille

A deux pas de la Seine

A deux pas des je t’aime

 

Si tu m’aimais encor

Je laisserais mon île

Je reviendrais au port

Rue Saint Louis-en-l’Isle

 

Si tu m’aimais encor

Je ferais le détour

J’accosterais au port

Pour toi mon seul amour

LE  BAL  DU  PÈRE  LACHAISE

A Boris Vian

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Ils ont le cœur dans les étoiles

Faut dire qu’ils nous ont fait rêver

Ils font la fête, c’est comme un bal

Six pieds sous terre, on peut danser.

 

Certains en font tout à leur aise

Ils creusent de belles galeries

Eh oui, la nuit au Père Lachaise

Il y a quelques surprises-parties.

 

Yves Montand pour Signoret

Fredonne encore quelques couplets

Quand il faut réciter des vers

Il n’y en a qu’un : Apollinaire !

 

L’entrée au bal du Père Lachaise

Ca se paye cash, ça se paye cher

Il faut creuser plus bas que terre

Sous la caillasse, sous la glaise.

 

Même si on l’aime, si on l’aim’bien

Faut pas tomber quand on l’enterre

Sur le cercueil de son copain

Chacun son tour, t’auras le tien.

 

Un’dernier’ bière et pas d’prière

Avant que d’être mis en bière

Au fond d’mes poches : des carambars

Des cartes, des clopes et du pinard !

 

Surtout griller ma dernière blonde

Et puis descendre au bras d’une blonde

Et la blottir tout contre moi

Simplement pour avoir moins froid.

 

Il est joyeux le cimetière

Y-en-a pas un qu’a le cœur triste !

Trenet réunit les artistes :

C’est vrai, on chante La Mer … sous terre.

 

Madame Claude loue des cercueils

Profonds comme des canapés

Car l’amour chez les macchabées 

Ca s’fait encor, ça prend pas l’deuil.

 

Quand il faut taper du tambour

Ca c’est le boulot de Gainsbourg

Avec ses os, ses vieux no-nos

Il rythme le cœur de la noce.

 

Un bal comm’ça c’est tout un art !

Dès le début Sarah Bernardt

Tape du pied, dicte sa loi

C’est la java sur j’amb’de bois.

 

Quelques vieux rois sans queue ni tête

Voudraient remuer leur squelette

Mais pour  le swing, le charleston

Ca  suffit pas les vieux flonflons.

 

Mouloudji chante sa complainte

Et berce Marie Trintignant

Sa voix apaise un peu la plainte

De cell’ qui s’est trompé d’amant.

 

Y a des radius, des cubitus

Qui flirtent et en font même plus

Mon pote a piqué l’humérus

D’un vieux papy, un papi-russe.

 

Le Père  Lachaise  perd pas la main

Faut dire qu’il a droit de cuissage

Un’petite vieille qui n’est pas sage

Lui a offert son popotin.

 

Certains d’entre eux, les vrais copains

Tapent la carte, ô quel tintouin

Ca gueule, ça rit, ça fait la bombe

On s’la coule douce au creux des tombes.

 

Un jour j’ira  au Père Lachaise

J’épousera  la Mère Lachaise

Pas sûr qu’on baise, mais pour longtemps

On dormira d’un cœur content.

 

L’hiver parfois ça claque des billes

C’est effrayant l’bal des mâchoires

L’accouplement de ces guenilles

Sans bras, sans cœur, mêm’ sans nageoires. 

 

Le temps qui passe dure longtemps

Il faut agrémenter le sort

Voilà comment sous l’marbre blanc

Sans vivre bien on vit sa mort.

 

On sait qu’on la vivra longtemps 

Plus loin, plus loin qu’la fin des temps …

Comment r’monter à la surface

Pour voir la gueule du mec d’en face ?

 

Et puis lui dire : viens à ma place !

Viens voir comment qu’c’est fait la mort

Quand on bouge plus. Que du surplace …

Viens, que j’te croque, viens mon croque-mort.

 

Au Père Lachaise le bal s’est tu

Comme une valse qui s’éteint

C’est sans espoir et c’est sans fin …

Va bien falloir qu’on s’habitue !

VALERIE ET PUIS LES AUTRES

​

 

Pierre est parti en Amérique

Sur qu’à présent il a du fric

 

Jacques et Sylvie se sont mariés

Ca va pas trop à c’qu’i paraît

 

Eric maint’nant fait des envieux

Lui qu’on n’prenait pas au sérieux

 

Et Valérie que j’aimais tant

Valérie est morte au volant

 

Refrain

​

Et moi ?

Moi je n’ai rien à raconter

Tous les samedis je vais au ciné

Y a Valérie dans mes souvenirs

Et pour le reste  y a rien à dire

​

Roger est dans la politique

Il a été plus sympathique

 

Alice m’envoie des cartes postales

Je lui réponds quand ça va mal

 

Pour la Catherine on n’sait pas trop

P’têt’ bien qu’elle a eu des marmots

 

Ma Valérie que j’aimais tant

Valérie est morte au volant

 

Et moi ?

​

Jacky pourrit au fond d’la taule

Une sombre histoire de bagnoles

 

Sylvain est « très » célibataire

Il vit à Rennes avec sa mère

 

Bill fait du jazz à Saint-Germain

Il a du talent plein les mains

 

Et Valérie que j’aimais tant

Valérie est morte au volant

 

Et moi ?

​

Robert l’idiot a rempilé

Il est sergent il est planqué

 

Maria circule dans l’quartier

Pauvre Maria qu’a mal tourné

 

Sophie épuise ses maris

Ca fait trois fois qu’elle a dit oui

 

Et Valérie que j’aimais tant

Valérie est morte au volant

 

Et moi ?

POLO JOJO ET MOI

​

 

On se comprenait d’un regard

On n’arrivait jamais en r’tard

Au troquet du Cheval de Bois

On était trois, on était rois

 

On avait des pensées sérieuses

Jojo causait comme un ministre

Polo se noyait dans la gueuse

Et moi je rêvais d’être artiste

 

Jojo traînait ses ambitions

Polo entret’nait ses boutons

Moi j’partageais mes érections

Loin des képis près des jupons

​

On n’avait pas un rond en poche

C’était le bon temps de la fauche

On maraudait dans les vergers

On chapardait les sucriers

 

Parfois on s’envoyait en l’air

Aux environs d’la rue du Caire

Jojo Polo et moi en tas

Tout nus au creux d’un’fille sans joie

 

Ces amours-là c’était bidon

Jojo parlait d’ses ambitions

Polo guérissait ses boutons

Moi je calmais mes érections

​

Jojo avait des ambitions

Il est parti vers les Afriques

Polo maint’nant viss’des boulons

Il est le roi d’la mécanique

 

Et moi un peu comme autrefois

Au troquet du Cheval de Bois

Je trimbal’comme un chien bâtard

Mes érections et mon cafard

 

Jojo a eu quelques déboires

Polo est d’venu président

Moi je suis resté comme avant

Un peu paumé … un peu peinard

JE SERAI TOUT CELA

​

 

Je serai sous tes doigts

La harpe frémissante

Et le vin que tu bois

Sur ta lèvre d’amante,

Au soir du vieil hiver

Je serai sur ta couche

La pulpe aux fruits amers

Qui craque sous ta bouche

Je serai tout cela pour toi (bis)

​

Je serai sous ta main,

La musique du monde

Morte jusqu’à demain

Sur cette nuit profonde,

Au soir du vieil hiver

Tu seras fine mouche

Princesse de mes vers

Qui chantent sur ta bouche

Je serai tout cela pour toi (bis)

​

Je serai sous tes yeux

Rivière délirante

Et de flamme et de fer

Ta plainte déchirante,

Au soir du vieil hiver

Au temps des escarmouches

Je serai le bois vert

Qui brûle sur ta couche

Je serai tout cela pour toi (bis)

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Je serai sur ton corps

Le dernier océan

Depuis le Sud au Nord

Tout labouré de vent,

Au soir du vieil hiver

Je serai sur ta couche

L’écume de la mer

Qui tremble sous ta bouche.

Je serai tout cela pour toi (bis)

NOCTURNE

 

 

Ce soir le temps s'il ne s'arrête

Se fait étoile dans tes yeux

Tandis qu'une rose s'apprête

A ne s'ouvrir que pour nous deux

​

Ce soir le temps se fait écume

Dans le sillage de nos pas

Sur une mer de clair de lune

Où les amants meurent tout bas

​

Ce soir le temps se fait silence

Pour mieux entendre notre voix

Donner aux mots de l'espérance

Des accents de dernière fois

​

Ce soir sur nos bouches se posent

Les oiseaux gris du souvenir

Les baisers perdus et les choses

Qui ne pourront plus revenir

​

Ce soir épaule contre épaule

Nous semblerons nous endormir

Tandis que notre ultime rose

N'en finira pas de s'ouvrir

Textes : Guy Lukowski ©2018

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